La montagne souffre réellement de la priorité que nous accordons à la vue et au spectacle panoramique : en mettant nos autres sens au second plan, nous ne nous rendons pas entièrement disponibles à une compréhension active des éléments qui constituent ces paysages de montagne. Or, ces derniers sont très diversifiés et fluctuent constamment. Le regard utilitariste que nous portons sur le paysage fait que la montagne est aujourd’hui, au pire, considérée comme un terrain de performance ou une réserve touristique, au mieux, réduite à un sujet de représentation pour l’oeil humain. Les écosystèmes de montagne, principaux acteurs de ces paysages, méritent donc actuellement toute notre attention. Alors que nous sommes à la recherche d’un meilleur contact avec le paysage, la montagne peut-elle encore nous proposer une expérience digne d’intérêt pour notre sensibilité et notre esprit ? Dans quelle mesure le design graphique peut-il y contribuer ?