Lisiewiez Justine
Dans quels lieux et dans avec quels aménagements les écrivains travaillent ils ? On les imagine, seuls, en isolement et en introspection, dans divers espaces où semblent toujours figurer trois éléments : une table une chaise et une vue. Cependant l’apparition de nouvelles structures en France en 1980 modifie cette image de l’écrivain dans sa tour d’ivoire : les résidences d’écriture. Ces résidences sont des lieux qui permettent à des écrivains de s’éloigner de leur quotidien pendant plusieurs mois et se consacrer pleinement à leur activité créative, les écrivains désacralisent alors leur activité grâce à des ateliers et des rencontres. Cependant, lorsque l’on pense à l’acte simple d’écrire, il peut en réalité s’exercer n’importe où : dans un train, dans un café, dans une foule… Le designer d’espace se trouve face à un paradoxe : quel est l’intérêt pour lui de penser des espaces dédiés à l’écriture, alors que l’écrivain peut aujourd’hui, et plus que jamais écrire depuis n’importe quel endroit ? La réponse est que l’activité d’écriture et le statut d’écrivain évoluent et oscillent entre isolement et connexion. C’est en questionnant les principaux usagers d’espaces dédiés à l’écriture, ainsi que des références historiques, que cette recherche nous montre la variété des besoins spatiaux liés à l’écriture. Mais cela permet également une compréhension du rôle du designer d’espace : adapter les lieux et les espaces de la création littéraire à une pratique en évolution.